Parmi les sources d'inquiétude du FMI, la zone euro et les Etats-Unis se placent en première ligne. Par rapport à juin, les prévisions de croissance ont été fortement abaissés pour les Etats-Unis (désormais 1,5% en 2011 contre 2,5 projetés il y a 3 mois). Elles l'ont aussi été pour l'Europe (1,6% pour la zone euro contre 2% il y a 3 mois, dont 1,7% pour la France). Les économistes prônent un respect des promesses de la part des dirigeants politiques sous peine de récession massive entraînant pays émergents et en développement. Le FMI a également exhorté le Japon à réduire sa dette, et ce malgré un rebond suite à la catastrophe de Fukushima : « Les informations venant du Japon confirment une reprise rapide ». L’institution a exhorté les autorités japonaises à être plus ambitieuses concernant la crise de sa dette.
Les révoltes arabes impactent la croissance économique des pays concernés
Concernant les pays émergents, la hausse des prix des matières premières et les troubles sociaux et politiques constituent des menaces non négligeables pour l’économie. Néanmoins une croissance d’ensemble robuste est prévue par le FMI à 6,4% pour 2011 et 6,1% pour 2012. Les révoltes qui secouent le monde arabe assombrissent les perspectives de croissance, surtout pour les pays importateurs de pétrole. En effet, la baisse des recettes liées au tourisme, le ralentissement des flux de capitaux, et l’augmentation des dépenses publiques pour calmer l’agitation sociale sont des éléments aggravants. Seul le Maroc semble sortir son épingle du jeu avec une croissance prévue à 4,6% pour 2011. La situation est particulièrement critique pour la Syrie (recul de son PIB de -2% en 2011, alors qu’il avait progressé de 3,2 % en 2010. Pour les pays exportateurs de pétrole (excepté la Libye) comme l’Arabie Saoudite ou encore l’Irak, la situation est bien meilleure. Les troubles concernant les exportations de pétrole libyen ont été atténués par une production accrue des pays de la région.
La croissance mondiale tirée par l'Asie
Enfin pour l’Asie, les projections sont également revues à la baisse. « La croissance (asiatique) reste forte mais elle se tempère en raison de tensions commençant à apparaître sur les capacités et d'une demande extérieure en baisse », explique le FMI. La lutte contre l’inflation de la Chine devrait toutefois s’avérer payante a expliqué l’institution. Pékin a mis en oeuvre depuis un an une politique de hausse des taux d'intérêt et de relèvement des réserves obligatoires des banques pour contenir la croissance de la masse monétaire et par là même la hausse des prix, facteur d'instabilité sociale. Ainsi en août dernier, l'inflation ralentissait pour la première fois.