La semaine qui s’annonce va être cruciale pour la Grèce. Les craintes s’accumulent après l’échec de la réunion ce week-end, à Wroclaw en Pologne, des ministres européens des Finances (Ecofin). En effet, les grands argentiers de la zone euro ne sont pas parvenus à se mettre d’accord sur le deuxième plan d’aide de 160 milliards d’euros décidé le 21 juillet dernier.
Ils ont également décidé de reporter au mois d’octobre la sixième tranche de 8 milliards d’euros du prêt de 110 milliards d’euros accordés en 2010. La date du retour de la troïka d’experts de la zone euro, du FMI et de la BCE a encore été repoussée. Seule une téléconférence est prévue, ce lundi 19 septembre en fin d’après-midi, entre eux et le ministre grec des Finances Evangélos Vénizélos.
Eviter le défaut de paiement
Athènes devrait se soumettre au verdict de la troïka, car le versement de ces 8 milliards d’euros est plus qu’urgent. La situation des caisses de l’Etat grec devient, chaque jour, plus critique. Athènes a besoin de cet argent pour éviter le défaut de paiement, et payer notamment les fonctionnaires et la Sécurité sociale. Le gouvernement grec multiplie, certes, les mesures de rigueur mais peine à les mettre en place.
Le représentant du FMI à Athènes, Bob Traa, a dénoncé « le retard persistant du programme de privatisations grec » qui porte sur 50 milliards d’euros, dont 5 milliards d’ici la fin de l’année. Un « retard » qui pourrait, selon Bob Traa, mener le pays à faire « défaut » sur la dette. Il a également réclamé une réforme urgente de l’administration fiscale (application de la nouvelle taxe foncière ou sur les armateurs). Une réforme promise par le gouvernement mais toujours repoussée.
Pas de reprise avant 2013
Dans la foulée, le gouvernement grec a annoncé des économies budgétaires supplémentaires pour rassurer les partenaires européens. Ces mesures d’économie, nouvelles ou appliquées en avance sur le calendrier prévu, visent pour l’essentiel à réduire les dépenses publiques. Parmi elles, figurent l’instauration d’un plafond aux pensions de retraite, du chômage technique dans tous les organismes publics, de nouvelles coupes de personnel dans les organismes parapublics.
Pour ne rien arranger, la récession économique plombe davantage que prévu le déficit. Les dernières prévisions du Fonds monétaire international tablent sur une récession de moins 5,5% en 2011 et de moins 2,5% en 2012, renvoyant le retour à la croissance à 2013.