Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
A 200 mètres à peine des bureaux du Premier ministre et du ministère de la Défense et environ un kilomètre de la présidence, l’explosion a tout de suite fait penser à un attentat de la rébellion kurde. La Turquie y est habituée, même si il y a plusieurs années que des bombes aveugles n’ont pas visé les grandes villes du pays, et l’engin pourrait avoir été destiné à ces bâtiments mais avoir explosé là par erreur.
Après plusieurs heures de versions contradictoires, le procureur chargé de l’enquête a conclu à la présence d’une bombe à fragmentation dans une voiture en stationnement, sans pour autant dissiper les doutes sur la piste criminelle, puisque le Premier ministre lui-même dit n’avoir aucune certitude en la matière. Après la révélation ce week-end de l’existence de négociations directes entre la centrale de renseignements turque et la direction du Parti des travailleurs du Kurdistan, l’hypothèse d’une provocation d’une branche dissidente du PKK, opposée à ces discussions, est venue à l’esprit.
Il n’y a pour l’instant aucune revendication et les autorités se gardent bien de désigner un quelconque suspect. L’interrogatoire des trois personnes placées en garde à vue permettra peut-être d’en savoir plus.