Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
L’attaque kamikaze a été confirmée. Le premier commentaire du Premier ministre a été : « La République laïque restera unie et unitaire », a expliqué Recep Tayyip Erdogan depuis Mardin, dans le sud-est du pays où il se trouve, pointant ainsi du doigt sans la nommer la rébellion kurde.
Le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) dont le cessez-le-feu prononcé en mai dernier expire ce soir est donc le premier suspect de cet attentat qui vise pour la première fois depuis bien longtemps le centre d’Istanbul.
Si la méthode de l’attentat aveugle au kamikaze est aussi souvent utilisée et signée du DHKP-C (le Parti-Front de libération du peuple révolutionnaire), l’ultra gauche armée à l’origine des grèves de la faim dans les prisons en 2000-2001, la rébellion kurde, dans l’une de ses différentes fractions au moins semble être à l’origine de cet attentat. Elle pourrait vouloir faire ainsi pression sur un processus de négociations avec le gouvernement qui ne dit pas son nom mais qui devrait marquer un tournant dans l’histoire du problème kurde et du Parti des travailleurs du Kurdistan.
Ce, alors que plus d’une centaine de responsables locaux du parti pro-kurde légal DTP sont actuellement jugés pour appartenance justement au PKK. Mais il faut préciser qu’il n’y a pour l’instant aucune réaction côté kurde à cet attentat.