Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
A İstanbul, Ankara, Izmir, Bursa et Diyarbakir, ce sont déjà des dizaines de plaintes qui ont été déposées contre le général Evren, chef de la junte, et les principaux chefs de l’état-major de l’époque ainsi que contre des responsables de la police.
Les associations, organisations de droits de l’homme, partis politiques, souvent de gauche qui les ont déposées réclament justice et compensation pour les accusations de coup d’Etat, changement de l’ordre constitutionnel, détention arbitraire, ou encore torture.
Des victimes de ces années de plomb, ou leurs familles, ont également promis d’engager le même genre de poursuites contre ceux qui firent régner un ordre martial pendant plusieurs années, fermant les journaux pendant pas moins de 10 mois, construisant des prisons à tours de bras quand ce n’étaient pas les casernes qui étaient transformées en centre de détention pour les 650 000 personnes qui au total furent embastillées durant ces années.
On ne sait pas encore – les juristes ne sont pas d’accord sur ce point – si ces plaintes seront jugées recevables et, si c’est le cas, à quelle vitesse elles seront instruites. Mais beaucoup d’autres suivront, c’est certain. Et le général Evren, 92 ans, a en tout cas prévenu qu’il préfèrerait se suicider plutôt que de comparaître devant un tribunal.