Attentat d'Istanbul : le PKK dément toute implication et prolonge la trêve

L'attentat-suicide, qui a blessé 32 personnes dimanche 31 octobre à Istanbul, n'a toujours pas été revendiqué, mais le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a immédiatement été pointé du doigt. Les rebelles kurdes du PKK ont tenu à démentir toute implication dans cet attentat et ils ont même profité pour annoncer une prolongation de la trêve en ce qui leur concerne.

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

C’est au nom d’une chance « pour une solution pacifique et démocratique » que la rébellion, tout en niant sa responsabilité dans l’attentat de dimanche, annonce la prolongation de sa trêve ; même si, dit-elle, la bonne volonté du gouvernement a jusque-là fait défaut.

L’offre unilatérale est assortie d’une mise en garde : pour que la cessation des hostilités devienne pérenne, il faut que le pouvoir cesse ses opérations militaires et politiques contre le peuple kurde, notamment les arrestations d’élus ou de responsables du parti, que le chef du PKK Abdullah Öcalan soit pris comme interlocuteur des autorités turques pour des négociations, qu’une commission mixte soit constituée pour rédiger une nouvelle constitution, et qu’enfin le barrage électoral de 10% soit levé.

Autant de conditions auxquelles, effectivement, Ankara n’a jamais donné de suite jusqu’à présent. Mais le contexte a changé, et c’est sans doute ce qui donne au processus en cours une nouvelle dimension, puisque non seulement le cessez-le-feu court déjà depuis des mois, et que depuis quelques semaines, comme encore aujourd’hui même, le leader kurde Öcalan est régulièrement et très officiellement consulté via une élue kurde qui le visite en prison, signe de discussions quasiment directes entre l’Etat turc et le PKK.

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