Avec notre bureau à Bruxelles
« La situation serait cocasse, disait ce matin le ministre belge des Finances, si les enjeux n’étaient pas aussi considérables ». En clair, Timothy Geithner, secrétaire au Trésor des Etats-Unis, pays de longue date à la dette abyssale, est présent ici « pour encourager, dit-il, les Européens à mettre de l’ordre dans leur maison ».
Il est vrai que ces derniers jours, on était plus près de la cacophonie que de l’harmonie au sein de l’Union européenne. Et ce matin encore, les couacs n’ont pas manqué, éclipsant le ministre polonais des Finances, qui cette semaine au Parlement européen, n’avait pas hésité à évoquer un risque de guerre.
Son homologue autrichienne affirmait que si la faillite de la Grèce était l’option la moins coûteuse pour ses bailleurs de fonds, alors il ne fallait pas l’exclure.
Le ministre finlandais a redit tout à l’heure ne pas vouloir bouger sur les garanties bilatérales préalables à fournir par Athènes, avant de recevoir un centime d’argent finlandais.
Et, le grand argentier slovaque répète que son pays sera le dernier à donner son aval au futur fonds de soutien à la Grèce, dont le principe et le montant avaient pourtant été décidés en juillet, mais dont la mise en œuvre piétine.
Naguère, les ministres des Finances péchaient par prudence excessive dans leur déclaration. Leurs successeurs du moment paraissent être frappés d’amnésie ici, dans le chef-lieu de la Basse-Silésie où en 1915 s’est éteint le docteur Elsheimer.