« Il en va de l'avenir du pays ». Le ton du communiqué ne laisse guère place au doute et force le roi des Belges à prendre d'urgence un avion militaire pour se rendre de Nice, où il passe ses vacances, à Bruxelles.
Sur place, le socialiste Elio Di Rupo, l'auteur du communiqué, vient de déclarer que tous ses efforts pour former le nouveau gouvernement se sont avérés vains, « malgré une série d’avancées observées ». Il a convoqué en réunion, cet après-midi, les négociateurs des huit partis francophones et néerlandophones pour « une dernière tentative » de surmonter le blocage, qu’il estime « profond ».
Le roi joue traditionnellement un rôle de médiateur dans les périodes de crises politiques. « L'attitude de certains rompt l'équilibre indispensable pour aboutir à un accord », a déclaré Elio Di Rupo, sans désigner le ou les partis qui seraient à l’origine du blocage.
Il n’est peut-être pas exclu qu’afin d’obtenir des progrès dans la négociation, il dramatise la situation avant qu’elle ne devienne vraiment désespérée.
Depuis avril 2010, néerlandophones et francophones ne sont pas parvenus à s'entendre sur un projet commun pour former un véritable gouvernement. Les premiers réclament une autonomie nettement renforcée pour leur région, alors que les seconds cherchent à la limiter.
L’actuel Premier ministre, Yves Leterme, chargé de gérer les affaires courantes, quitte ses fonctions à la fin de l’année. Ainsi, la Belgique risque de n’avoir bientôt personne même pour expédier les affaires courantes.