La Belgique aura peut-être bientôt un gouvernement

Après 400 jours sans personne à la tête de l'Etat, le socialiste francophone Elio Di Rupo a convaincu 8 partis, 4 francophones et 4 flamands, de négocier pour former un gouvernement. Dans ce pays paralysé par les rivalités linguistiques, la formation d’une équipe gouvernementale risque cependant d'attendre encore un peu. Le roi s'est alerté publiquement de ce long vide politique.

Avec notre bureau de Bruxelles

Simple rappel des épisodes précédents : 400 jours après la démission du gouvernement fédéral, dirigé par le démocrate chrétien flamand Yves Leterme, le formateur d’un nouveau gouvernement désigné par le roi, le socialiste francophone Elio Di Rupo, avait proposé à l’ensemble des partis politiques belges d’ouvrir des négociations, sur la base d’une note de synthèse assez détaillée.

Ces négociations auraient un objectif double : d’abord dégager un programme de gouvernement économique et social, ensuite parvenir à un accord quant à la réforme institutionnelle de l’Etat belge. Quatre partis francophones et trois partis néerlandophones avaient donné, à des degrés variables d’enthousiasme, leur assentiment pour cette base de pourparlers.

Cadeau inespéré

Mais manquaient à l’appel les indépendantistes flamands de la NVA (Nieuw-VlaamseAlliantie, en français l'Alliance néo-flamande) ce qui n’était pas une surprise ; mais aussi les démocrates chrétiens flamands, sans lesquels il n’y a pas de majorité parlementaire possible.

A l’issue de dix jours de dramatisation croissante, jeudi 21 juillet 2011, tard dans la soirée, ces démocrates chrétiens flamands ont mis fin à leur peu glorieuse valse-hésitation et ont accepté de rejoindre les autres partis démocratiques.

A près de deux heures du matin, Elio Di Rupo s’est rendu au palais pour rendre compte au roi. Pour ce dernier, c’était un cadeau inespéré, car c’était hier la fête nationale de la Belgique.

Mais il faudra savoir raison garder, car cet accord de méthode ne préjuge en rien de la bonne fin des négociations à venir, qui devraient débuter effectivement à compter du 15 août. L’embellie politique ici reste donc fragile.

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