Avec notre bureau de Bruxelles
Les termes même du communiqué du palais sont à double titre inhabituels. D’abord le roi, dont les déclarations écrites ou orales sont habituellement lénifiantes, positives et consensuelles, dit clairement que la situation politique du pays est grave. D’autre part, il exhorte les responsables politiques de tout bord à prendre quelques jours de réflexion afin d’envisager sereinement l’avenir du pays dont ils sont les représentants élus.
Dans la foulée, le roi suspend sa décision quant à la démission du dernier en date de ses chargés de mission, Elio Di Rupo, le patron des socialistes francophones. Elio Di Rupo, visiblement sur le coup de la fatigue et de l’émotion, a déclaré vendredi aimer son pays, rechercher une autonomie accrue au bénéfice de ces trois composantes régionales et vouloir à tout prix éviter la tenue d’élections législatives anticipées.
Celles-ci aboutiraient immanquablement à un durcissement des tendances déjà constatées et ne constitueraient donc en rien une voie de sortie de crise. L’hypothèse la plus vraisemblable demeure donc celle du maintien de l’actuel gouvernement démissionnaire jusqu’à nouvel ordre.