Rencontre glaciale entre Dmitri Medvedev et David Cameron

David Cameron est à Moscou. Il a été reçu lundi 12 septembre en début d'après midi par le président russe Dmitri Medvedev et a rencontré Vladimir Poutine un peu plus tard.C'est la première visite d'un dirigeant britannique depuis 5 ans, depuis la mort à Moscou de l'ancien agent secret russe Alexandre Litvinenko, empoisonné au polonium. La Grande Bretagne réclame en vain l'extradition du principal suspect de ce meurtre à la Russie, mais celle-ci y oppose une fin de non-recevoir. Et si les deux pays affichent aujourd'hui la volonté d'ouvrir une nouvelle page de leurs relations, l'affaire à l'origine du rafraichissement des relations entre Londres et Moscou, est loin d'être réglée. 

Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia  Becchio

« Cela est impossible ! Que ce soit clair ! La Russie n’extradera jamais le principal suspect du meurtre d'Alexandre Litvinenko », a martelé Dmitri Medvedev, rappelant que la Constitution de son pays interdisait l'extradition d'un citoyen russe vers un Etat étranger pour qu’il y soit jugé. « Cette affaire reste un problème entre la Russie et le Royaume-Uni. Notre position n’a pas changé, celle de la Russie non plus », a résumé David Cameron.

Andreï Lougovoï, que la police britannique considère comme le principal suspect de l'empoisonnement au polonium d'Alexandre Litvinenko à Londres en 2006, ne risque donc pas d'être inquiété de sitôt. D'autant qu'il bénéficie de l'immunité parlementaire, ayant rejoint les bancs de la Douma en 2007.

Autre dossier sur lequel Moscou et Londres sont en désaccord : la Syrie. Au Premier ministre britannique qui milite pour des mesures de rétorsion accrues contre Damas, le président russe a rétorqué qu'il n'était pas nécessaire d'exercer des « pressions supplémentaires ».

Malgré ces divergences de vues, les deux hommes sont apparus souriants à la conférence de presse. Il faut dire que les liens économiques se sont renforcés ces derniers temps. David Cameron avait donné le ton de la journée en prononçant dans la matinée un discours devant les étudiants de l’Université d’Etat de Moscou : « Ensemble nous sommes plus forts », leur a-t-il lancé en russe.

Renforcer les relations économiques, c’est le vœu des deux parties, comme l’a souligné Vladimir Poutine lors de son entretien avec son homologue britannique, venu avec une importante délégation d'hommes d'affaires : « Nos relations commerciales se développent avec succès. L’an dernier le volume des échanges a augmenté de 25%, et il est en hausse de 50% pour les 6 premiers mois de cette année. Nous avons donc de quoi discuter. Nous sommes très heureux de vous accueillir : bienvenue ».

David Cameron ne repart pas les mains vides : les deux pays ont signé plusieurs accords pour un montant d'environ 250 millions d'euros.
 

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