Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
La publication du rapport Vickers scelle une réorganisation majeure des banques, la plus importante depuis plus d’un siècle et que le monde de la finance a tenté d’éviter jusqu’au bout.
En vain, puisque le ministre de l’Economie, George Osborne, s’est d’ailleurs empressé d’endosser les propositions de réformes rédigées, par l’équipe de l’économiste John Vickers, et entend s’atteler à la tâche le plus vite possible.
L’objectif de cette réforme structurelle est d’éviter un nouveau sauvetage des banques par l’Etat au frais des contribuables, comme en 2008, en séparant leurs activités de détails de celles d’investissements plus risqués.
Le rapport admet que cette réorganisation pourrait coûter entre quatre et sept milliards de livres par an au secteur bancaire, qui aura notamment besoin de mobiliser des capitaux supplémentaires.
C’est pour cela que la City avait plaidé avec force pour un report de cette réforme au moment où les banques sont malmenées en Bourse à cause de la crise de la dette dans la zone euro. D’où la date de 2019 proposée par la Commission qui admet qu’une longue période peut être nécessaire pour sa mise en application.
Et ce délai, le monde de la finance britannique entend bien le prolonger pour retarder le plus longtemps possible un bouleversement dont il ne veut pas.