Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
L’Allemande de l’Est, Angela Merkel sort son joker pour convaincre ses troupes récalcitrantes. La chancelière rappelle à ses concitoyens que l’Allemagne unifiée ne s’est pas faite en un jour et qu’ils ne peuvent pas s’attendre à ce que la Grèce règle en un tournemain des années d’erreur.
Mais patience ne rime pas avec laxisme pour la chancelière qui rappelle à Athènes qu’il n’est pas question de relâcher ses efforts. Et Angela Merkel de menacer : « La Grèce sait que le versement des aides européennes est lié au respect des engagements pris ». Les dernières données économiques en provenance d’Athènes ne sont pas faites pour rassurer ceux qui en Allemagne s’opposent à un soutien à la Grèce.
La chancelière n’est pas sûre de rassembler sa majorité derrière elle à la fin du mois pour faire adopter le fonds de stabilité de l’euro. Ses partenaires chrétiens-sociaux bavarois réfléchissent à une exclusion de pays en difficultés de la zone euro. Des militants du parti libéral veulent demander un référendum parmi les membres du mouvement contre le fonds de soutien à l’euro qui en cas de succès mettrait la direction en difficulté.
Quant aux Allemands, ils sont très majoritairement opposés aux aides à la Grèce. Angela Merkel doit donc pour les rassurer rester ferme sur le respect par Athènes de ses engagements.