Poulet aux prunes et Himizu racontent tous deux l’histoire d’une famille dysfonctionnelle. Dans le premier, un musicien poursuit de sa rancune sa femme qui a eu le malheur de briser son violon favori. Jeux des acteurs outrés, palette graphique saturée et éclairages violents sont les ingrédients de ce Poulet aux prunes que Marjane Satrapi transforme en compte de fée grinçant.
A l’inverse, Himizu joue la carte du réalisme : au centre du film, Sumida, un adolescent persécuté par la mafia à cause d’une dette de son père. Himizu est un manga réputé pour son extrême violence et le cinéaste Sono Sion qui était en plein tournage lors du tremblement de terre du 11 mars a renchéri dans la noirceur. Son film livre un portrait au vitriol du Japon. D’un Japon où l’on ne communique plus qu’en hurlant, et avec forces castagnes. D’un Japon où le tsunami apparaît non plus comme une catastrophe naturelle mais comme un châtiment des dieux.