Avec notre correspondant à Genève, Laurent Mossu
Leurs salaires étant réduits de près de 30% en raison de l’envolée du franc suisse, les personnels des ambassades et consulats portugais et italiens sont en grève. Payés en euros mais dépensant en francs suisses, ils subissent le contrecoup d’un taux de change particulièrement défavorable. Et perçoivent désormais moins de la moitié du salaire moyen helvétique.
Les Portugais sont les plus mal lotis. En effet, le gouvernement a, de plus, réduit de 10% tous les salaires des fonctionnaires au titre de l’effort de rétablissement des comptes publics. La situation est telle que le ministère suisse des Affaires étrangères a été alerté avec l’espoir d’une intervention à Rome et Lisbonne, les syndicats s’étant heurtés à une fin de non recevoir.
Le sort des diplomates n’est qu’une illustration des effets désastreux de la hausse de la devise helvétique. Les entreprises exportatrices traversent de graves difficultés et envisagent de payer les travailleurs frontaliers en euros, autrement dit, de baisser leurs paies. Le débat fait rage. D’autant plus qu’une autre solution est mise œuvre, faire passer la durée hebdomadaire de travail de 40 à 42 voire 43 heures sans la moindre augmentation.