Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
Les commentaires de la presse sont dignes d’une grande pièce de théâtre tragicomique.
D’abord, on rappelle l’atmosphère qui régnait dans les deux chambres avec des parlementaires plus enclins à parler de leur dernier achat avant leur départ en vacances que de la crise. Un député de gauche a même montré ses magnifiques slips blancs, achetés en soldes, dans un magasin très chic.
Le Parlement italien est donc en vacances jusqu’au 6 septembre. Et l’Italie reste sur sa faim, déplore l’éditorialiste de la Repubblica, Eugenio Scalfari, « Le discours du chef du gouvernement, c’est comme une montagne qui accouche d’une souris ». Seul point très concret : 7,5 milliards d’euros alloués aux régions du sud pour de grands travaux dont la réalisation de l’autoroute Naples-Salerne-Reggio de Calabre, sauf que ce projet existe depuis plus de cinquante ans.
De son côté, le Corriere della Sera souligne que Silvio Berlusconi minimise la crise en parlant d’« un système économique et bancaire solide et de la stabilité de son gouvernement ouvert à un pacte de croissance et de cohésion sociale et politique ». Affirmation faite devant les bancs de la Ligue du Nord, à moitié vides.
Quant à la Stampa, ce quotidien relève que le chef du gouvernement a mis en avant son rôle d’entrepreneur (trois sociétés cotées en bourse) pour faire comprendre aux acteurs internationaux qu’il sait de quoi il parle. Mais Silvio Berlusconi n’a proposé aucune intervention urgente sur les comptes publics. On attend donc en Italie les réactions des Bourses avec anxiété.