Le FPÖ autrichien arrive en tête dans les sondages, avec près de 30% d’intentions de vote aux prochaines législatives. Une popularité qui explique peut-être la célérité avec laquelle le parti populiste et nationaliste a exclu de ses rangs le député Werner Königshofer. Cet ancien néonazi a relativisé les attaques meurtrières d’Anders Breivik, mettant en parallèle le nombre d’attentats commis en Europe par des islamistes.
Les « thèses » du tueur norvégien gênent les populistes un peu partout en Europe. Aux Pays-Bas, Geert Wilders, le chef du Parti pour la liberté qui soutient le gouvernement libéral minoritaire, s’est vite démarqué d’Anders Breivik, qui le cite pourtant parmi ses références « idéologiques ». De même, en France, la dirigeante du Front National, Marine Le Pen, a dénoncé les paroles d’un cadre du parti, Laurent Ozon, qui a associé la tuerie d’Oslo à la croissance de l’immigration dans les pays nordiques.
La droite populiste dénonce la « démence » d’un individu isolé
Le parlementaire européen italien Mario Borghezio, membre de la formation populiste la Ligue du Nord a dû présenter des excuses aux victimes du double attentat d’Oslo et à tous les Norvégiens, après avoir dit que certaines des idées de Breivik sont « bonnes » et, certaines autres, même « excellentes ». Le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini, pourtant membre de la même coalition que Borghezio, a qualifié ses dires de « propos délirants ».
Les « dérapages » de certains membres de la droite populiste et de l’extrême droite européenne dans le cas Anders Breivik, ne sont pas le seul révélateur d’une idéologie « chancelante ». La stratégie globale est de dénoncer la « démence » d’un individu isolé. Pour l’historien Nicolas Lebourg, dire que Breivik est fou revient à « retirer le caractère politique et raciste de son geste ».
La droite classique n’échappe pas à la tentation de mettre en cause ceux qui la trouvent en partie responsable pour les relents de xénophobie qui polluent parfois la société. En France, le député UMP Lionnel Luca n’hésite pas à dire que « le premier responsable de ce climat délétère, c’est l’islamisme. C’est lui qui a crée l’islamophobie, récupérée par l’extrême droite, puis instrumentalisée par la gauche (…) ».
A l’islamophobie de l’Ouest répond la discrimination des Roms à l’Est
L’islamophobie qui gangrène certaines sociétés occidentales, commence à trouver un écho également en Europe de l’Est. Un sénateur du Parti démocrate libéral, formation de droite qui est au pouvoir en Roumanie, dédouane Anders Breivik. « Dans ce chaos, il est étonnant qu'un seul Européen ait appuyé sur la gâchette pour exprimer la frustration envers l'indifférence et l'hypocrisie de la classe politique européenne devant l'islamisation et l'immigration illégale », écrit Iulian Urban sur son blog.
Le sénateur libéral roumain va jusqu’à dire que « ce n’est pas Breivik qui a commis l’attentat mais les leaders actuels de l’UE ». Il est par ailleurs connu pour ses appels en faveur du rétablissement de la peine de mort et pour ses prises de position contre le Roms. Ces derniers sont victimes de discriminations également en Hongrie, où le parti d’extrême droite Jobbik incite ouvertement la population à la haine.