Avec notre correspondant à Oslo, Grégory Tervel
Premier ministre depuis 2005, Jens Stoltenberg n’a jamais été aussi populaire. Dans un sondage publié par le tabloïd VG, 94% des Norvégiens louent la façon dont il a géré la situation depuis le vendredi 22 juillet. C’est plus que la famille royale, dont la cote est déjà au plus haut.
Très présent dès les premières heures, Stoltenberg a tout de suite trouvé les mots justes, ce que ses compatriotes voulaient entendre, en affirmant que la Norvège répondrait à la terreur par plus de démocratie et plus d’ouverture. Le chef du Parti travailliste a personnellement été touché par la tragédie. Il a perdu des collègues dans l’explosion de la bombe aux pieds du bâtiment qui abrite son bureau à Oslo et parle de l’île d’Utoya, où il se rend chaque année depuis 30 ans, comme du paradis de sa jeunesse. Il a lui-même dirigé des jeunes travaillistes et connaissait de nombreux militants tombés sous les balles d’Anders Breivik.
Malgré son propre chagrin, Stoltenberg a parfaitement réussi à garder son calme et rassurer son peuple. Dans la presse, on salue déjà la découverte d’un père de la patrie, une expression faisant référence à l’icône travailliste des années 80, Gro Harlem Brundtland, surnommée la mère de la patrie par les Norvégiens.
Après la tuerie de vendredi, le gouvernement norvégien prend des mesures. Dans le district d'Oslo notamment, une centaine de postes de policiers vont être créés. Et mercredi 27 juillet, dans l'après-midi, Jens Stoltenberg a annoncé la création d'une commission d'enquête pour faire toute la lumière sur les événements et mettre en évidence d'éventuels dysfonctionnements sur la façon dont la police a géré les attaques.
« Après l'enquête et quand, d'une certaine façon, nous aurons fini de réconforter ceux qui ont perdu des proches, le moment viendra d'examiner toutes les expériences que nous tirons de cette opération », a déclaré le Premier ministre, tout en affirmant que « toutes les ressources disponibles » avaient été employées lors des attaques