Avec notre correspondant à Oslo, Grégory Tervel
L’avocat d’Anders Breivik a parlé de démence pour qualifier l’opération préparée pendant neuf années et exécutée vendredi dernier par son client. Mais il a bien précisé qu’il ne sait pas si Breivik est responsable de ses actes ou pas. C’est une équipe d’experts psychiatres qui va maintenant être chargée de répondre à cette question.
L’enjeu est important : si Anders Breivik est jugé responsable de ses actes, il encourra lors de son procès une peine de 21 ans de prison, peut-être 30 s’il est poursuivi pour crimes contre l’humanité. Dans le cas contraire, il échapperait à la prison mais serait alors interné dans un hôpital psychiatrique.
La question est donc ouverte, mais tout porte à croire qu’Anders Breivik lui-même ne soit pas enclin à jouer la carte de la démence. Dans son manifeste de 1 500 pages, il s’est longuement étendu sur l’opportunité unique qu’un procès pourrait lui donner pour faire connaître ses idées.
Pendant ce temps, les recherches de personnes disparues sont toujours en cours autour de l’île d’Utoya et dans le quartier gouvernemental à Oslo. La police a révélé le nom des quatre premières victimes et prévoit de mettre à jour cette liste toutes les vingt-quatre heures.
De nouvelles découvertes
Dans ce contexte, la police a annoncé qu’elle avait fait sauter des explosifs à côté de la ferme qu’Anders Breivik a occupée ces derniers mois. C’est dans cette ferme que le Norvégien de 32 ans a préparé sa bombe et son opération.
La police a préféré détruire les explosifs sur place pour des raisons de sécurité, mais on ne connaît ni leur nature, ni leur quantité. Anders Breivik avait monté une société agricole en 2009, comme couverture, pour pouvoir se procurer les engrais chimiques qui lui ont servi à fabriquer la bombe.