La dédiabolisation, c'est un travail de longue haleine. C'est manifestement ce que veut faire comprendre la direction du Front national avec cette nouvelle suspension. Car Jacques Coutela, candidat frontiste aux dernières cantonales dans l'Yonne, n'est pas le premier à faire l'objet d'une telle procédure.
Avant lui, il y a déjà eu Alexandre Gabriac, un jeune élu régional du Front, dont la photo en train d'effectuer un salut nazi avait fait le tour d'internet. Il avait été exclu par Marine Le Pen contre l'avis de Jean-Marie Le Pen et des anciens du parti. Il y a aussi eu un proche de l'ancien dauphin Bruno Gollnisch, Yvan Benedetti, exclu deux ans pour s'être publiquement déclaré antisémite.
Et puis il y a eu le traditionnel défilé du 1er mai, pour lequel les fédérations locales avaient reçu la consigne de refuser les tenus dites folkloriques, c'est-à-dire les treillis rangers ou autres skinheads.
Même s'il est qualifié d'« adhérent lambda » par le secrétaire général du FN, Steeve Briois, il était donc difficile de ne pas sévir à l'encontre de quelqu'un qui présente le tueur présumé d'Oslo comme le premier défenseur de l'Occident ou un Charles Martel 2. Jacques Coutela a eu beau retirer ses propos de son blog, son cas sera examiné à la rentrée par la commission du conflit du parti.