Avec notre correspondant à Varsovie, Damien Simonart
Il est environ 11 heures du matin ce vendredi 29 juillet 2011 lorsqu’un membre de la commission d’enquête énumère les causes de la catastrophe de Smolensk : utilisation de mauvais instruments par les pilotes pour mesurer l’altitude de l’avion, ignorance des messages d’alerte, manque de communication entre les pilotes… la liste se prolonge jusqu’à une conclusion intransigeante. « Force est de constater que le niveau de formation de l'équipage du Tupolev 154 rendait ce vol dangereux. Une partie de l'équipage prévu pour les vols du 7 et du 10 avril n'avait pas les qualifications nécessaires pour les effectuer », annonce Maciej Lasek, membre de la commission d’enquête.
Si l’appareil fonctionnait parfaitement selon la commission, l’aéroport militaire de Smolensk n’était pas dans la base de données de navigation par GPS du Tupolev. Le rapport explique que dans cet épais brouillard, l’équipage a été mal aiguillé par les contrôleurs aériens russes et le ministre polonais de l’Intérieur, Jerzy Miller, affirme que les pilotes avaient pris la décision d’interrompre l’atterrissage. Jerzy Miller : « Il existe des expertises qui affirment que l'équipage était déterminé à atterrir, sans tenir compte des conditions météorologiques. C'est faux. Ce n'était pas des suicidaires ».
Sur les 158 pages du rapport, un seul chapitre fait état des défaillances côté russe. Le reste ressemble à un examen de conscience des autorités polonaises. Pour la commission, la page est tournée. Dans le crash de Smolensk, le président Lech Kaczynski et 95 autres personnes avaient trouvé la mort.