Accident de l'avion du président Kaczynski: colère à Varsovie après l'enquête russe

Plus de neuf mois après le crash du Tupolev 154 dans lequel le président polonais et 95 autres passagers ont perdu la vie à Smolensk, le comité d’aviation russe a remis mercredi 12 janvier son rapport final sur les causes de l’accident. Vu de Moscou, l’équipage de l’avion n’aurait pas dû essayer d’atterrir dans un épais brouillard et porte l’entière responsabilité de la catastrophe. A Varsovie, les réactions de colère ne se sont pas fait attendre.

Avec notre correspondant à Varsovie, Damien Simonart

Jaroslaw Kaczynski a eu les mots les plus durs à l’égard du comité d’aviation russe : « Ce rapport, dit-il, est un camouflet pour la Pologne. Si on s’y réfère, cela veut dire que l’équipage et une partie des passagers étaient suicidaires. » Le frère jumeau du président défunt le 10 avril dernier à Smolensk, n’exclut pas la thèse de l’attentat et rejette la responsabilité d’avoir laissé les autorités russes mener l’enquête sur le premier ministre Donald Tusk.

Ce dernier est rentré précipitamment de vacances et doit donner une conférence de presse ce jeudi 13 janvier. Sa réaction est très attendue d’autant qu’après s’être félicité de la coopération avec Moscou, il avait qualifié de totalement irrecevable un projet russe sur les causes de l’accident, le 17 décembre dernier.

Autorisé à superviser l’enquête, le chef de la commission des catastrophes aériennes polonais a dénoncé des pressions exercées sur les aiguilleurs du ciel à Smolensk pendant l’atterrissage du Tupolev.

Le frère d’une des victimes du crash a évoqué « une capitulation totale de la Pologne » et affirmé la nécessité de faire appel à une commission d’experts internationaux.

Partager :