Avec notre envoyé spécial à Oslo, Piotr Moszynski
Après le roi et le gouvernement, le peuple d’Oslo a parlé à sa façon en convergeant de partout vers la Mairie, fleurs à la main. A plusieurs reprises, la foule tendait les bras avec les fleurs vers le ciel, comme si cet océan floral devait devenir un salut et un hommage envoyé aux victimes du carnage.
Parmi ceux qui quittent un moment le rassemblement pour prendre un café ou se reposer, Ingeborg, une étudiante de 22 ans, explique les raisons qui ont amené des dizaines de milliers de Norvégiens à venir manifester leur émotion. « Il y a plein de choses très belles exprimées en ce moment. Une survivante du massacre a dit : ' si un seul homme peut faire preuve d’autant de haine, imaginez combien d’amour on peut montrer tous ensemble. ' Si on ne continue pas à faire nos projets, notre démocratie, il aurait gagné mais on ne va pas le laisser faire ».
C’est bien ce qu’a souligné le Premier ministre en parlant, très ému, aux manifestants. Il a notamment rappelé que la société norvégienne ne cessera pas d’être démocratique et ouverte à cause d’un criminel.