Avec notre correpondant à Oslo, Grégory Tervel
« Il reconnaît les faits mais il ne reconnaît pas sa responsabilité criminelle », a déclaré le commissaire de la police d'Oslo, Sveinung Sponheim. L'auteur des attaques, Anders Behring Breivik, a reconnu avoir agi seul mais estime n’avoir rien fait de condamnable. D’après son avocat, Geir Lippestad, il est resté calme lors de l’interrogatoire de police et a montré des réactions d’émotion à plusieurs reprises en se prenant la tête à deux mains ou en ayant les larmes aux yeux.
Toujours d’après son avocat, il aurait préféré ne pas faire ce qu’il a fait mais c’était d’après lui indispensable. « Il considère que c'était cruel de devoir mener ces actions mais que, dans sa tête, c'était nécessaire », a précisé Me Geir Lippestad qui a expliqué que, selon la démarche de son client, il n’avait plus d’autres choix que la violence après avoir essayé d’autres moyens comme des tribunes envoyées à des journaux mais qui n’ont jamais été publiées.
Plus de doutes sur le motif idéologique
L’avocat a demandé un examen médical approfondi de son client qui a confirmé aux enquêteurs que le Parti travailliste était sa cible. Il a expliqué avoir agi pour alerter la société et entamer une révolution pour mettre un terme à l’islamisation de l’Europe. Une rhétorique qu’il avait couchée sur papier dans un manifeste de 1 500 pages diffusé juste avant son passage à l’acte. Il s’y présente comme un « chasseur de marxistes » qui aurait entamé une croisade dès 2002 contre l’islam, le socialisme et les médias. Et il justifie dans ces pages « l’usage du terrorisme comme moyen d’éveiller les masses ».