Norvège : le tueur préparait son massacre depuis plusieurs années

Dans le centre-ville d’Oslo, les bouquets de fleurs s’accumulent ce dimanche 24 juillet 2011, en hommage aux victimes après la double attaque qui a ensanglanté la capitale norvégienne et ses environs. Une explosion d’abord, puis une fusillade menée par un homme, un suspect présenté comme fondamentaliste chrétien. Le dernier bilan s'élève à 92 morts, 97 blessés et des disparus.

Avec notre bureau de Bruxelles

La télévision publique norvégienne NRK croit savoir ce dimanche 24 juillet 2011, selon les recoupements de ses reporters, qu'Anders Behring Breivik se préparait à l’action terroriste depuis pas moins de neuf ans. Il avait à peine 23 ans, lorsqu’il a commencé à mûrir son fatal projet.

A l’appui, les enquêteurs ont mis au jour un véritable manifeste d’idéologie révolutionnaire d’extrême droite, rédigé en langue anglaise par Anders Behring Breivik lui-même, et intitulé sobrement « 2083 : Une déclaration d’indépendance européenne ».

Résistance armée

L’édition spéciale du plus grand tirage du pays, Verdens Gang, révèle que ce document, long de 1 500 pages, appelle à la résistance armée contre ce qu’il définit comme le « marxisme culturel et l’islamisation de la société en Scandinavie ».

Les références ésotériques y abondent. « Le révolutionnaire chrétien d’extrême droite, peut-on y lire, doit se fondre dans la population et avoir plusieurs visages ». C’est en tout cas le cas de Anders Behring Breivik, qu’on voit en photo, déguisé tour à tour en commandant de marine portant une arme d’assaut, en tenue protectrice antiradiation, et en toute modestie, en grande tenue d’officier supérieur de l’armée de terre à la poitrine couverte de médailles. Le journal précise que l’individu n’a aucun passé militaire.

Le temps des questions

Mais une fois le premier choc passé, vient le temps des questions, et l’opinion publique en Norvège s’interroge sur l’efficacité de sa police. Le quotidien Aftenposten revient en effet sur la chronologie du massacre de l’île d'Utoeya. Le premier appel téléphonique a été enregistré par la police locale à 17h27. Mais l’intervention des forces de l’ordre n’aura été décidée qu’à 17h52, alors que l’alerte avait été communiquée à la police nationale à Oslo dès 17h30...

La capitale est à peine située à trente kilomètres de l’île. Les premières voitures de patrouille ne seront cependant arrivées sur la rive du fjord qu’à 18h09. Mais faute de moyens de gagner l’île, elles n’ont pu y parvenir qu’à 18h27. La fusillade aura ainsi pu durer une heure et demie.

On comprend que les éditions spéciales, ce dimanche 24 juillet, le délai de décence respecté, commencent à mettre en cause l’efficacité d’une police, dont le porte-parole explique, un peu gêné quand même, que « c’est actuellement une période de vacances et que l’on manque de personnel ».

Partager :