Norvège : la tension reste palpable

« Je m'attends à être perçu comme le plus grand monstre depuis la Seconde guerre mondiale » : la formule est de Anders Behring Breivik, l'homme dont les médias du monde entier parlent depuis près de 48 heures et qui a provoqué la mort de 92 personnes en Norvège, dont au moins 85 lors d'une fusillade sur une île proche d'Oslo. On sait aujourd'hui que le carnage perpétré par Breivik avait été préparé depuis plus de deux ans.

Avec notre envoyé spécial à Oslo, Piotr Moszynski

On connait de plus en plus de détails sur la personnalité du tueur et sur son parcours. Ce qui ne veut pas dire que l’image qui s’en dégage soit très cohérente. On sait qu’il a écrit, en y consacrant 1 500 pages et beaucoup de temps, quelque chose qui se situe entre un journal intime et un mémorandum politique rempli de haine, dirigé contre les musulmans et les marxistes.

Mais on sait aussi que, pendant une période, Anders Behring Breivik vouait une grande admiration à l’un des penseurs norvégiens antinazi les plus connus. On a également appris qu’il préparait son opération meurtrière soigneusement, depuis longtemps, au moins depuis 2009, et en se qualifiant lui-même de « monstre ».

Est-ce un « fou », comme voudraient certains ? A en juger par ce que l’on a pu apprendre sur lui jusqu’à présent, c’est plutôt quelqu’un rempli d’une haine froide, un intelligent calculateur dépourvu de toute empathie, de toute capacité de comprendre les sentiments des autres.

Mais pour l'heure, beaucoup de questions subsistent en Norvège : comment contrôler plus efficacement la distribution des armes en Norvège ? Comment le tueur s’est-il procuré un uniforme de policier ? Peut-on craindre un autre massacre, perpétré par un autre psychopathe visant ce qu’il considère comme une forme de célébrité, et  voulant donc imiter Anders Behring Breivik ? Les pays scandinaves ne doivent-ils plus être considérés comme un havre de paix et de stabilité ? Les réponses sont soit difficiles à trouver, soit très compliquées, soit effrayantes. La tension ne risque donc pas de retomber rapidement en Norvège.

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