L’impact de l’explosion a été énorme à Oslo

Vingt-quatre heures après l’explosion devant les bureaux du Premier ministre norvégien, le centre d’Oslo rappelle un paysage après le passage d’une tornade. Les équipes spécialisées essaient de réparer les dégâts, mais le travail s’annonce long et difficile. Le récit de l’envoyé spécial de RFI.

Avec notre envoyé spécial à Oslo, Piotr Moszynski

« J’ai vu les effets d’une explosion, dont la puissance est difficile à imaginer. Tout le monde connaît les photos du bâtiment qui abrite les bureaux du Premier ministre et qui se trouve à proximité directe du lieu de l’explosion. On sait donc qu’aucune vitre n’a résisté et il n’est pas sûr que la structure même de l’immeuble tienne finalement le choc. Ce dont on se rend moins compte en dehors de la capitale norvégienne, c’est que dans le rayon de plusieurs centaines de mètres autour du lieu de l’explosion pratiquement aucun immeuble n’a été épargné ».

Tout le secteur reste dangereux

« Il ne s’agit pas seulement de vitres et de vitrines soufflées. Je suis entré dans l’un des rares restaurants du quartier où la porte restait ouverte et j’ai vu que le problème de vitrines cassées n’était rien comparé à ce qui s’est passé à l’intérieur. Le plafond de la salle à moitié effondré, la cuisine complètement dévastée… Quand on voit cela, on comprend tout de suite pourquoi ce secteur de plusieurs hectares est bouclé par l’armée et pourquoi pratiquement tous les magasins sont fermés. Il est tout simplement dangereux de s’y aventurer ».

« Sur le plan de l’atmosphère générale, c’est évidemment une énorme tristesse qui prédomine. Les Norvégiens se rassemblent en petits groupes à l’entrée des rues qui mènent au quartier fermé. J’ai essayé de les interroger sur ce qu’ils ont vécu et sur ce qu’ils pensent, mais, dans une grande majorité des cas, ils hochent la tête et ne répondent rien. Et quand ils parlent, ils disent souvent que ce ne sont pas leurs problèmes à Oslo qui comptent mais le massacre des jeunes réunis sur l’île d’Utoya. C’est cela qui a profondément traumatisé toute la population norvégienne. A côté de cette tragédie, les bâtiments à moitié effondrés d’Oslo font juste figure de monuments funèbres ».


L'explosion dans le centre d'Oslo et la fusillade sur l'île d'Utoeya ont fait au total au moins 92 morts, selon le ,dernier bilan communiqué par la police norvégienne.

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