Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Les liens entre Rupert Murdoch et l’Establishment britannique sont à nouveau examinés à la loupe ce week-end. La police est notamment dans la ligne de mire : le haut commissaire Paul Stephenson est accusé d’avoir engagé en tant que conseiller en communication au sein de la police londonienne Neil Wallis, un ancien rédacteur en chef de News of The World, deux mois seulement après sa démission du journal. Neil Wallis, surnommé le loup-garou de Fleet Street, a été arrêté et interrogé cette semaine dans le cadre de la nouvelle enquête sur les écoutes organisées par News of the World.
Ces révélations accréditent la thèse de liens contre nature entre la police et la presse de Murdoch mais aussi entre le gouvernement et le magnat australien : la publication de la liste des rencontres du Premier ministre avec les médias montre que David Cameron a rencontré 26 fois en quinze mois les dirigeants du groupe de presse qui avait soutenu sa campagne électorale, dont Rebekah Brooks et James Murdoch qui ont tous deux séjourné à Chequers, sa résidence de campagne.
Et l’entourage du Premier ministre a beau assurer qu’il n’a rien à redire à ces liens proches, ces révélations sont embarrassantes pour Downing Street et donnent raison à l’opposition travailliste qui a fustigé à maintes reprises le manque de discernement de David Cameron.