Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Beaucoup considéraient la démission de Rebekah Brooks comme inévitable depuis que l’affaire des écoutes téléphoniques avait pris un tour sordide. L’ancienne directrice de l’information de News of the World avait beau clamer qu’elle ne savait rien du piratage de messageries de personnes assassinées. Ces pratiques illégales avaient eu cours sous sa responsabilité et remettaient sérieusement en cause sa gestion du tabloïd.
Devenue la cible numéro un de l’opinion publique et de la classe politique, Rebekah Brooks avait fini par offrir sa démission la semaine dernière, démission refusée obstinément par son patron Rupert Murdoch.
Le propriétaire australien de News International et News Corp n’avait d’ailleurs pas caché que sa protégée était « sa priorité », lui tenant la main devant les caméras depuis qu’il était arrivé à Londres pour gérer lui-même la tempête.
Il faut dire que Rebekah Brooks était bien plus qu’une employée de haut rang au sein de cet empire médiatique ; selon les proches de Murdoch, elle est un peu le septième enfant de la famille.
Derrière sa décision, il faut donc voir celle de Rupert Murdoch de la laisser partir. Un choix fait à contre-cœur, non seulement par affection pour Rebekah Brooks mais aussi cette fois plus stratégiquement parce qu’elle était le dernier fusible avant que son fils James Murdoch ne se retrouve exposé à son tour en première ligne dans ce scandale, qui prend chaque jour plus d’ampleur.
Mardi prochain il y aura l'audition de Rupert Murdoch devant une commission parlementaire britannique qui enquête sur ce scandale et l'on ignore, pour le moment, si Rebekah Brooks s'y rendra. Elle devait initialement s'y exprimer tout comme James Murdoch.