Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Scotland Yard a battu sa coulpe avec beaucoup de réticence devant la commission des affaires intérieures du Parlement. Certes, les policiers responsables du dossier ont reconnu avoir bâclé le traitement initial de l'affaire des écoutes en croyant sur parole des responsables de News International ayant affirmé que le scandale se limitait aux pratiques d'un seul journaliste. Le commissaire adjoint John Yates a, pour sa part, de nouveau reconnu que sa décision de ne pas rouvrir l’enquête en 2009 avait été une grosse erreur. Il a néanmoins catégoriquement refusé de démissionner.
Mais la commission parlementaire, loin d’être convaincue par ce témoignage, a prévenu John Yates qu’elle n’en avait pas fini avec lui. Entendu à sa suite, un autre membre de la police, Andy Hayman, en charge, lui, de la première enquête, a opposé une défense beaucoup plus robuste avec des réflexions et dénégations accueillies avec un mélange de consternation et de rires, ce qui lui a valu cette remarque du président de la commission : « Tout cela me paraît plus digne de l’inspecteur Clouseau que de Colombo ».
La seule touche d’humour lors d’une journée encore chargée : les dirigeants de News Corp et de sa division britannique, Rupert Murdoch, son fils James et leur protégée Rebekah Brooks ont désormais été sommés de venir s’expliquer mardi prochain devant le Parlement sur ce grave scandale qui implique journalistes, police et hommes politiques.