Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
L’annonce a été accueillie avec stupéfaction : la décision de fermer quasiment du jour au lendemain une publication vieille de 168 ans, en parfaite santé financière, qui attirait chaque semaine jusqu’à 2,8 millions de lecteurs apparaît incroyable.
On se doutait que le groupe Murdoch allait devoir agir drastiquement face à ce scandale dévastateur pour sa réputation mais aussi pour l’importante opération financière qu’il tente de réaliser, à savoir le rachat du bouquet satellitaire BSkyB. Mais on s’attendait plutôt à voir des têtes tomber.
Une tête en particulier, celle de Rebekah Brooks, ancienne directrice de l’information de News of the World et qui dirige désormais le groupe en Grande-Bretagne. Or le magnat de la presse a préféré sacrifier tout un journal et soutient coûte que coûte cette personnalité controversée.
Renaissance sous un autre titre ?
Pourquoi ce soutien à Rebekah Brooks ? Sait-elle des choses, d’autres agissements illégaux qui la rendent intouchable ? Au-delà de ces conjectures il y a une autre explication à la fermeture brutale de News of the World.
En effet, il y a trois jours une compagnie a enregistré le nom de domaine « The Sun on Sunday », ce qui pourrait signifier que l’autre grand tabloïd du groupe, le Sun, pourrait être désormais publié le dimanche et donc 7 jours sur 7. Murdoch est ainsi soupçonné derrière cette fermeture expiatoire spectaculaire de manœuvre cynique.