Le scandale de «News of the World» se transforme en crise politique

Le célèbre tabloïd britannique The News of the World sortira dimanche 10 juillet 2011 son dernier exemplaire, après 168 années d’existence. Il est accusé d'avoir piraté les messageries téléphoniques de milliers de personnes en Grande-Bretagne. Le Premier ministre britannique a annoncé vendredi 8 juillet la création d’une commission d’enquête indépendante. Parmi les principaux suspects figure Andy Coulson, l’ancien conseiller en communication de David Cameron. Il a été placé en garde à vue pendant quelques heures vendredi.

Ce n’est pas la première fois qu’Andy Coulson est soupçonné d’être lié à l’affaire des écoutes téléphoniques. En 2007, il avait déjà démissionné de son poste de rédacteur en chef de News of the World, avant d’être embauché par David Cameron comme directeur de communication. En janvier 2011, rattrapé par l’affaire, il avait renoncé à ses nouvelles fonctions.

Un pas de plus a été franchi vendredi 8 juillet avec son placement en garde à vue pendant quelques heures, qui met Cameron dans une situation critique. Le Daily Telegraph, journal conservateur, estime que la réputation du Premier ministre est désormais gravement entachée. Mais aujourd’hui, ce n'est pas uniquement l'erreur de jugement qu'aurait commise Cameron qui lui est reprochée ; ce sont aussi ses liens proches, voire très proches, avec les principaux acteurs du scandale : Coulson d'abord, mais aussi Rebekah Brooks, directrice de News of the World au moment des écoutes, et le propriétaire du journal, Rupert Murdoch.

L'empire médiatique de Murdoch avait largement contribué à la victoire électorale de Cameron l’an dernier. Face à la pression des journalistes, le Premier ministre a été contraint de reconnaître vendredi que les relations des politiciens avec les médias étaient peut-être devenues un peu trop intimes.

 

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