Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Sous la pression de l’opinion publique et du Parlement britanniques, réclamant pour une fois d’une seule voix l’abandon de son projet, la famille Murdoch a lâché prise. Dans un contexte devenu selon lui « trop politisé », le groupe médiatique renonce à racheter les 61 % de l’opérateur de télévision BSkyB qu’il ne détient pas encore.
Humiliation
Ce retrait est une profonde humiliation pour News Corporation dont le rachat de ces chaînes satellitaires était le projet d’investissement le plus important du moment. C’est aussi une décision extrêmement douloureuse pour Rupert Murdoch qui a tenté par tous les moyens ces derniers jours de sauver cette opération financière en pleine affaire des écoutes téléphoniques. Il n’avait pas hésité à fermer brutalement le tabloïd historique et à succès News of the World par qui le scandale était arrivé.
De retour dans six mois ?
Il faut dire que le contrôle à 100 % du très lucratif bouquet BSkyB aurait un peu marqué l’apogée de la réussite du magnat de la presse en Grande-Bretagne à l’âge canonique de 80 ans. Ceci dit, tout n’est pas fini : la loi sur les offres publiques d’achat empêche News Corporation de retenter sa chance pendant au moins six mois. Mais il n’est pas impossible que le groupe, qui détient tout de même 39 % de BSkyB, reparte au combat dans le futur…