Avec notre correspondante à Athènes, Amélie Poinsot
Les tentatives de Georges Papandréou d’union nationale ont échoué. La semaine dernière, son gouvernement remanié a obtenu la confiance de seulement 155 députés sur 300. Seuls les députés Pasok, le parti socialiste au pouvoir, ont accordé leur confiance et, parmi eux, certains ont encore menacé ces derniers jours de ne pas approuver le plan. Mais selon toute vraisemblance, la discipline de parti devrait encore l’emporter.
Cela dit, les querelles intestines et l’écrémage au sein même du parti montrent que l’avenir du Pasok est compromis. Sa base électorale s’effrite. D’après les derniers sondages, le parti de Papandréou oscille entre 20 et 25% d’intentions de vote. Et pour la première fois depuis l’arrivée de Papandréou au pouvoir, l’opposition de droite de Nouvelle démocratie (ND) passe légèrement devant.
Une nouvelle mouture du plan de rigueur
Le nouveau plan de rigueur comprend trois volets. Tout d’abord, la hausse des impôts qui touche notamment les bas salaires puisque le seuil d’imposition est abaissé à 8 000 euros par an, soit 650 euros par mois. La TVA devrait à nouveau être augmentée et un nouvel impôt dit de solidarité est créé.
Puis il y a le programme de privatisation en un temps record : la vente d’entreprises publiques dans le secteur des transports et d’énergie notamment doit dégager 50 milliards d’euros en trois ans. C’est inédit dans les pays d’Europe occidentale. Cela rappelle plutôt les périodes de transition qui ont marqué l’Europe centrale dans les années 1990.
Et puis enfin, de nouvelles coupes dans les dépenses de l’Etat avec en autres le remplacement d’un fonctionnaire sur dix seulement et de nouvelles réductions de salaire pour certaines catégories du secteur public.
Appel à la grève
Les syndicats veulent rebondir sur le mécontentement populaire. Ils ont décrété une grève de 48 heures. Ce mardi matin, les transports en commun sont fortement perturbés, aucun bus ne circule. A l’aéroport d’Athènes, un arrêt de travail de quelques heures entraînera quelques suppressions de vol pendant la journée, sans compter les coupures d’électricité d’une heure ou deux que l’on a déjà pu observer ces derniers jours.
Et dans la rue, plusieurs manifestations sont prévues et, surtout demain, avec l’appel des « indignés » à encercler le Parlement grec.