La situation financière de la Grèce, jugée très préoccupante par les Vingt-Sept, a occupé toute la première journée de discussions. A la clef, un nouveau prêt sous condition, similaire à celui de 2010 qui était alors de 110 milliards d’euros échelonnés sur trois ans. La somme sera octroyée à Athènes par l’Union européenne, le FMI et des créanciers privés du pays. De la participation de ces derniers dépendra, en fait, le montant finalement consenti, raison pour laquelle l’UE a d’ores et déjà engagé des négociations avec eux.
Mobilisés contre la cure d’austérité que subit le pays depuis un an et demi, les Grecs vont donc devoir se serrer un peu plus la ceinture. Le premier ministre Georges Papandréou est poussé à opérer de nouvelles coupes budgétaires afin d'économiser 28,4 milliards d’euros d'ici à 2015. Le gouvernement grec cherche donc par tous les moyens à obtenir un « consensus national » derrière lui.
Les acteurs du sommet ont ainsi voulu envoyer un signe fort aux marchés financiers et prouver la cohésion tout autant que la rigueur européenne. La confirmation de la nomination de Mario Draghi à la tête de la BCE procède de la même logique : l’économiste italien s’est fait le chantre d’un certain rigorisme dans le respect du Pacte de stabilité, s’inscrivant dans la continuité du Français Jean-Claude Trichet. Une nomination qui s’est pourtant faite sur fond de polémique : pour obtenir l’accord définitif de la France, l’Italie a dû se séparer de l’un de ses représentants au directoire de la BCE, Lorenzo Bini Smaghi, au profit d’un Français. Un marchandage perçu comme une ingérence de Paris et Rome au cœur d’une institution réputée pour son indépendance.