Les avertissements de la Ligue du Nord à Berlusconi

Selon l’institut de sondage Ipsos, un électeur sur deux de la Ligue du Nord est déçu par les actions du gouvernement. Au cours de la traditionnelle kermesse annuelle de Pontida, près de Bergame dans le nord du pays, Umberto Bossi, leader de la Ligue, a tenté de rassurer sa base en dictant des conditions, urgentes, pour ne pas rompre l’alliance avec Silvio Berlusconi. Mais il n’a pas vraiment convaincu les participants, 80 000 personnes selon les chiffres généreux communiqués par les organisateurs.

Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir

Un immense pré sur lequel avait été dressé une scène aux couleurs vertes, symbole de la Ligue du Nord, avec en toile de fond un portrait du légendaire combattant victorieux, Alberto da Giussano, autre emblème de ce parti populiste, fédéraliste qui revendique la tolérance zéro pour les immigrés illégaux depuis ses 22 ans d’existence. C’est dans ce cadre champêtre que s’est tenue son assemblée annuelle. Avec une base très en colère contre le gouvernement et qui réclame du courage à sa classe dirigeante.

Umberto Bossi, leader de la Ligue a tenté de ne pas les décevoir : « Rien ne peut être considéré comme acquis. La Ligue peut dire stop ! Nous déciderons, ensemble, s'il y a un avenir, ou non, pour Berlusconi ».

Indispensable à la tenue de l’exécutif, la Ligue du Nord a lancé divers ultimatums : une réduction de la pression fiscale, en particulier pour les agriculteurs et les petits entrepreneurs -la recette suggérée pour cette mesure est de stopper les missions de paix afin de récupérer un milliard d’euros-, la réduction des salaires des parlementaires et l’élimination des voitures de fonctions, payées par les contribuables. Ce parti demande aussi la délocalisation de quatre ministères de Rome à Monza dans le nord du pays, où il est le plus enraciné.

Mais pour la base les chefs n’ont pas été suffisamment menaçants. Et le peuple léguiste, lui, réclame la sécession.

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