En Italie, le gouvernement et sa coalition avec la Ligue du Nord menacés

Invités à se prononcer par référendum, le lundi 13 juin 2011, les Italiens ont rejeté plusieurs textes du gouvernement : le retour au nucléaire, la privatisation de la gestion de l’eau, et la loi dite « d’empêchement légitime », offrant une immunité pénale au ministre. C’est une défaite pour le président du Conseil Silvio Berlusconi. Une déroute d’autant plus douloureuse qu’il y a 15 jours, lors de municipales partielles, le parti au pouvoir avait perdu la mairie symbolique de Milan et que les scores sont cette fois-ci sans appel. Les textes ont à chaque fois été rejetés par plus de 90% des suffrages.

Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir

Surprise parmi les surprises, ce sont les lois pour la privatisation de l’eau et celle dite de « légitime empêchement » qui ont obtenu les pourcentages les plus élevés de « non », soit 95,8% et 94,6%, tandis que parmi les votants 94,1% ont rejeté le retour au nucléaire.

Selon le politologue Renato Mannheimer, les Italiens se sont prononcés en toute liberté de conscience, sur des thèmes qui concernent leur vie, leur environnement et ils ont voulu exprimer leur forte volonté de changement politique.

La fin de Berlusconi ?

Cela fait plusieurs mois que le gouvernement apparaît fragilisé par des dissensions internes au sein de la coalition de centre-droit. Mais jusqu’à présent, la Ligue du Nord, indispensable à la tenue de l’exécutif, a toujours soutenu le président du Conseil Silvio Berlusconi.

Lundi, un ministre de ce parti a déclaré haut et fort : « On a assez de prendre des claques ! ». Ce qui laisse entendre que la Ligue du Nord serait prête à régler ses comptes avec le Cavaliere.

Par ailleurs, les Italiens ont démontré à travers un instrument de démocratie directe, le référendum d’initiative populaire, que le fossé se creuse entre la classe politique dirigeante et les électeurs. Selon l’éditorialiste du Corriere Della Sera, Ferruccio De Bortoli, effectivement on en arrive au dernier acte de la saison berlusconienne.

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