La Turquie ne ferme pas ses portes aux réfugiés syriens

Un nouveau groupe de réfugiés syriens fuyant la répression du régime de Bachar el-Assad est entré hier soir en Turquie. Recep Tayyip Erdogan, le Premier ministre turc, a déclaré ce mercredi 8 juin 2011 qu’il n’était pas question que la Turquie ferme ses portes à ces réfugiés, une position ensuite relayée par son ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu. Mais par crainte de la rébellion kurde, ces réfugiés sont soumis à un strict contrôle d'identité.

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

La capacité d’accueil du camp du Croissant-Rouge de Yayladag vient d’être augmentée, et des moyens humanitaires de plus en plus conséquents sont déployés, selon le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu.

Il indique que la Turquie, au lieu de refouler ces arrivants, les accueille et leur octroie un statut de réfugié, mais se doit de contrôler très strictement leur identité, ainsi que la raison de leur demande d’asile, car on craint ici que des activistes de la rébellion kurde du PKK en profitent pour s’infiltrer en Turquie. D’où, sans doute, la discrétion des autorités sur le nombre exact de ces Syriens arrivés depuis avril.

Depuis hier mardi 7 juin 2011, 140 à 150 personnes auraient été acceptées en territoire turc. Parmi eux, beaucoup de femmes et d’enfants, et de nombreux blessés aussi, certains immédiatement hospitalisés.

Ce week-end, une quarantaine d’autres réfugiés avaient déjà été accueillis, deux ou trois d’entre eux auraient d’ailleurs succombé à leurs blessures, et d’après les images en direct des télévisions locales, de larges groupes de candidats à l’exode attendent sur la frontière le feu vert pour entrer en Turquie. Ce que l’on redoute, c’est la répétition de la fuite de centaines de milliers de Kurdes d’Irak vers la Turquie, en 1991.

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