La dispersion d’une manifestation en Géorgie fait deux morts

Cinquième jour consécutif de manifestation à Tbilissi où les opposants géorgiens réclament le départ du président Mikhaïl Saakachvili. Ils étaient encore plus de 5 000 le 25 mai 2011 devant le Parlement. Mais le défilé a dégénéré. La police anti-émeute a chargé, et l'un des organisateurs de la manifestation qui cherchait à fuir en voiture, a renversé deux membres des forces de l'ordre qui ont perdu la vie.

Avec notre correspondant à Tbilissi, Régis Genté

C’est peu après minuit, heure où prenait fin l’autorisation de manifester sur l’avenue Roustaveli que 2 000 policiers anti-émeute ont dispersé la manifestation.

Sous une pluie battante, deux émissaires de la mairie de Tbilissi sont venus une dernière fois proposer de partir aux milliers de supporters de Nino Bourdjanadzé, qui manifestaient encore, leur proposant même de poursuivre leur mouvement ailleurs au centre-ville. Après leur refus, les forces de l’ordre sont intervenues avec du gaz lacrymogène, des canons à eau, et des balles en caoutchouc.

Pendant l’opération, de nombreux policiers criaient qu’il ne fallait pas battre les manifestants, dont 90 resteraient détenus ce jeudi 26 mai 2011. Dans une dizaine d’autres cas, les forces de l’ordre assénaient des coups de bâton à des personnes pourtant menottées.

Pousser le pouvoir à la faute

Au final, 28 manifestants et 9 policiers ont été hospitalisés. Mais surtout, un policier et un ancien officier de police ont été tués, percutés par une voiture du service d’ordre de Nino Bourdjanadzé, selon le ministère de l’Intérieur.

Beaucoup, en Géorgie, estimaient ces derniers jours que l’ex-présidente du Parlement, qui ne jouit que de 2 à 3 % de soutien populaire selon les sondages, cherchait à pousser le pouvoir à la faute.

Hors micro, l’entourage du président Saakaschvilli affirme qu’elle est financée par la Russie, et qu’elle devait montrer à Vladimir Poutine combien elle peut lui être utile.

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