Avec notre correspondant à Dublin, Hervé Amoric
Le stade de sports gaéliques de Croke Park est l’un des symboles de l’indépendance de l’Irlande. Il a été notamment le théâtre du massacre de « Bloody Sunday » en 1920. Des policiers portant l’uniforme de la couronne ont ouvert le feu lors d’une rencontre de football gaélique : 14 morts restés gravés dans l’histoire du pays.
Les visites officielles de monarques et de chefs d’Etat sont toujours une question de pompe, de faste et de cérémonie. Mais celle-ci est d’une classe supérieure, d’une solennité touchante. A cause de l’histoire, du sang versé et parce que, mardi pour la première fois, les chefs d’Etat de ces deux nations, deux femmes, se sont tenus côte à côte en Irlande, sur un pied d’égalité.
Et bien sûr, il y a le pouvoir de la musique, de la mémoire, de la mythologie. Difficile même pour le plus aguerris des observateurs de ne pas verser une larme. Au château de Dublin, autrefois le siège de la couronne britannique, la reine doit prononcer un rare discours, celui de la réconciliation.