Au beau milieu d'un printemps estival, la sécheresse menace une partie de l’Europe

L’Europe du Nord et l’Europe centrale connaissent actuellement des températures supérieures à la moyenne et un taux de pluviométrie anormalement bas. Des records de chaleur ont été atteints pour un mois d’avril dans de nombreuses régions et la sécheresse qui s’annonce pourrait faire des ravages.

S’il a ravi les vacanciers à Pâques et mis de bonne humeur une grande majorité d’Européens dans les villes et sur les littoraux, le temps ensoleillé et sec qui règne sur la quasi-totalité du Vieux continent depuis le début du printemps 2011 commence à sérieusement inquiéter les agriculteurs et à intriguer les météorologues.

Feux de forêt au Royaume-Uni

En France, le mois d’avril a été le deuxième plus chaud jamais enregistré depuis 1900 (après celui de 2007) avec 4 degrés de plus que la moyenne, ce qui constitue un écart très important. Dans d’autres pays plus au nord, des taux anormalement bas de pluviométrie ont été constatés dès le mois de mars comme au Royaume-Uni. Le troisième mois de l’année y est généralement le plus pluvieux mais, dans certaines contrées, il a plu dix fois moins qu’à l’accoutumée et les traditionnelles giboulées de mars ne sont pas manifestées.

Des feux de forêts se sont propagés dans le centre de l'Angleterre - où il n’a jamais fait aussi chaud à cette période de l’année depuis plus de 350 ans - et même jusqu’en Ecosse. La Suisse a également enregistré un début d'année parmi les plus secs jamais atteints et, d’une façon générale, toute la partie nord-ouest du continent ainsi que l’Europe centrale ont connu un déficit de précipitations de l’ordre de 40% à 80% suivant les régions. Les rivières et les nappes phréatiques sont à des niveaux très bas dans de nombreux pays comme en Allemagne où la navigation fluviale sur le Rhin est affectée.

Mais c’est surtout l’agriculture qui commence à être sérieusement touchée. Un peu partout, les prévisions de récolte de céréales et de colza doivent être revues à la baisse. Les éleveurs de bétail aussi sont extrêmement inquiets de la sécheresse au sol qui est la plus importante constatée depuis au moins cinquante ans. En France, où les nappes phréatiques affichent un niveau de 58% inférieur par rapport à la normale, la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) estime déjà que les pertes pour le fourrage est de l’ordre de 30% à 50% en ce début mai.

L’anticyclone pourrait rester des mois

Samedi 6 mai, 17 des 95 départements français de métropole étaient déjà concernés par les restrictions d’eau, un chiffre qui va probablement enfler si la météo ne change pas rapidement. Même s’il est difficile de faire des prévisions à plus de cinq jours, l’avenir n’incite pas à l’optimisme. L’Organisation mondiale de la météorologie (OMM) estime en effet que la situation anticyclonique qui s’est installée sur le Vieux continent depuis la fin de l’hiver « pourrait durer des mois ». Cette prévision serait catastrophique pour les agriculteurs si elle s’avérait exacte. La ministre française de l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, a annoncé qu’un « Comité sécheresse » se réunirait à sa demande le lundi 16 mai. 

 

 

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