Avec notre correpondante à Lisbonne, Marie-Line Darcy
Comme toutes les manifestations au Portugal, le défilé du 1 er mai s'est déroulé dans une atmosphère bon enfant. Les slogans était néanmoins violemment dirigés contre le FMI et la Banque centrale européenne. Habitué des manifs de la CGTP (Confédération générale du travail portugaise), Mario, un retraité de 65 ans qui avait collé un autocollant hostile au FMI sur sa chemise, avait du mal à cacher sa colère. « Bien sûr qu’on est en colère ! s’emporte-t-il. Les gens qui ont des salaires de misère, les retraités, tous ceux qui n’ont que leur force de travail pour s’en sortir ; oui, tous ces gens sont en colère ! ».
Non à l’austérité
Alors que la pluie redouble sur le défilé composé de 60 000 personnes selon les organisateurs, la clameur a redoublé lorsque les manifestants sont arrivés à proximité d’une banque. Les jeunes sont fermement opposés à la présence du FMI au Portugal. « Le FMI va rien apporter de bon au Portugal, déplorait l’un d’entre eux. Nous, on pense que c’est possible d’empêcher le FMI de venir ici. On s’en prend à tous ces plans d’austérité imposés par l’Europe, et maintenant au FMI ! ».
Le Portugal saura bientôt quelles contraintes lui seront imposées en échange de l’aide internationale, un plan de sauvetage qui pourrait s’élever à 80 milliards d’euros. Ce plan s'accompagnera forcément d'un programme d'austérité et de réformes structurelles que les principaux partis politiques devront s'engager à appliquer après les élections législatives anticipées du 5 juin.