En pleine crise politique, le Portugal s'apprête à négocier une aide financière

Alors que son Premier ministre José Socrates a démissionné, le Portugal recevra mardi 12 avril 2011 des émissaires européen et du FMI afin de négocier une aide financière. Si les élections législatives auront lieu le 5 juin, le gouvernement de Lisbonne doit dès à présent mener ces discussions.

Avec notre correspondante à Lisbonne, Marie-Line Darcy

Les émissaires de la Commission européenne, de la Banque centrale et du Fonds monétaire international devraient arriver mardi au Portugal pour commencer à analyser la situation financière du pays. Cette mission d'évaluation technique est destinée à fixer le montant de l’aide qui sera attribuée pour éviter la faillite du Portugal.

Les négociations vont donc s'initier avec un gouvernement de gestion, le Premier ministre socialiste José Socrates ayant démissionné le 23 mars dernier. Ce dernier a assuré néanmoins dimanche 10 avril que son cabinet mènerait les négociations à venir sur l'aide demandée à l'UE et au FMI. Ce plan, d'un montant d'environ 80 milliards d'euros, reste conditionné à l'adoption d'ici la mi-mai d'un programme d'austérité.

La question est de savoir si Bruxelles va négocier les modalités de l’aide avec l’ensemble des partis politiques, car la commission souhaite un prochain gouvernement d’alliance afin de garantir le succès de l’opération d’aide.

Le spectre des législatives

Les législatives sont fixées au 5 juin, mais le Parti socialiste réuni ce week-end en congrès accuse toujours le PSD, le Parti social démocrate, d’être responsable du chaos. Selon le PS, son rival aurait refusé de soutenir le programme complémentaire d’austérité, préparé par Socrates.

De son côté, le président de la République Anibal Cavaco Silva, membre influent du PSD, a émis le souhait d’une aide intermédiaire, en attendant l’arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement.

Bruxelles, qui a déjà rejeté cette possibilité d’une enveloppe intermédiaire, n’a pas caché son agacement. La Commission demande aux politiques portugais de se montrer plus discrets.

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