Avec notre correspondante à Lisbonne, Marie-Line Darcy
José Socrates a tenu parole. Il a présenté sa démission au président de la République à l’issue d’un débat intense à l’Assemblée nationale. Les 4 partis dans l’opposition ont rejeté les mesures complémentaires destinées à redresser les finances du Portugal.
Le chef du gouvernement avait lui-même mis son mandat en jeu pour tenter d’infléchir la position du parti social démocrate, principal parti dans l’opposition, qui avait jusque là passé un pacte permettant d’appliquer les mesures d’austérité au nom de l’intérêt général. Les sociaux démocrates ont cette fois refusé de soutenir le projet. Le socialiste Socrates a joué à quitte ou double. Et il a perdu.
Il sera bien ce jeudi 24 mars à Bruxelles pour le sommet européen consacré à la crise de la dette et au fond de soutien de l’Union aux pays de la zone euro en difficulté comme c’est le cas du Portugal. Mais cette fois Socrates n’aura plus rien à défendre, alors que son train de mesures complémentaires avait été applaudi il y a 15 jours par ses partenaires européens. Le Premier ministre sortant a regretté cette situation provoquée selon lui par la soif de pouvoir de l’opposition. Il a mis en garde les Portugais sur l’intervention quasi inéluctable maintenant de l’aide extérieure. Les préparatifs pour les législatives anticipées fin mai début juin débuteront dès vendredi.
Sa démission, à la veille d'un sommet européen, capital pour la stabilisation de la zone euro, pourrait précipiter une demande d'aide du Portugal, étranglé financièrement alors qu'il doit faire face à des remboursements de dette colossaux (9 milliards d'euros) d'ici le 15 juin.
Par ailleurs, José Socrates devrait être reconduit le 26 mars au poste de secrétaire général du Parti socialiste.