Avec notre correspondante à Lisbonne, Marie-Line Darcy
« Vous n’aurez plus le droit à l’erreur, au moment d’appliquer les mesures du budget ». La mise en garde vient du Parti social-démocrate, principal parti de droite dans l’opposition, qui considère que le gouvernement socialiste a perdu beaucoup de temps face à la crise. C’est l’abstention de ce parti, le PSD, qui a permis l’adoption du budget pour l’an prochain au Portugal.
En réponse, le Premier ministre José Socrates a réaffirmé que le déficit public sera de 4,6 % du PIB à la fin de 2011, contre 7,3 % cette année, comme il s’y engageait auprès de Bruxelles. Dans un discours enflammé à la tribune de l’Assemblée, une députée du CDS, le Parti chrétien-démocrate, a quant à elle estimé que le socialiste Socrates a préféré garantir son maintien au pouvoir l’an dernier que de regarder la réalité en face.
Les effets de la crise se font durement sentir au Portugal. Le chômage frôle les 11 %. Il était en-dessous de 7 % il y a deux ans, et les restrictions annoncées vont ralentir la consommation, pourtant seule à même de favoriser la relance.
La grève générale unitaire de mercredi a d’ailleurs bien souligné la nécessité de changer de politique. Impossible, dit le gouvernement, obligé à nouveau de démentir des rumeurs sur des tentatives de pression, pour que Lisbonne actionne les mécanismes d’aides de l’Union ou du FMI.