Avec notre envoyé spécial à Gödöllö,
Les conditions d’une aide financière des pays européens de la zone euro au Portugal ne seront pas moins sévères que celles que comptait le programme de rigueur proposé naguère par le gouvernement portugais et rejeté par le Parlement.
Et c’est un peu le paradoxe. Ce matin, le président de l’Eurogroupe, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, annonçait que l’ensemble des grands partis politiques portugais acceptait le principe d’une rigueur renforcée quel que soit le résultat des élections législatives qui se tiendront le 5 juin prochain.
Il s’est donc trouvé dans la négociation internationale discrète, le consensus qui avait tant fait défaut dans le débat politique interne, bruyant et brouillon au Portugal. C’est en soi une leçon.
Le premier objectif maintenant est de déterminer le montant de l’aide que les partenaires européens mettront à la disposition du Portugal. Ce montant serait plutôt d’environ 80 milliards d’euros, moins que pour l’Irlande (85 milliards d'euros*) et beaucoup moins que pour la Grèce (110 milliards d'euros*).
Il s’agira ensuite d’établir un calendrier à la fois pour mesurer le retour de Lisbonne dans l’orthodoxie budgétaire et pour assurer le remboursement des fonds perçus. Il n’y a guère que l’échelonnement de ce remboursement qui puisse autoriser une certaine marge de manœuvre. Le reste ne sera pas négociable. « La solidarité européenne, rappelait tout à l’heure Christine Lagarde, ministre français de l’Economie, c’est à double sens et ça n’a pas de prix ».
* aide totale des pays de la zone euro et du Fonds monétaire international