Aucun événement particulier n'est à l'origine de la décision, lundi 7 mars, de Moody's de dégrader la note souveraine de la Grèce. Les difficultés persistantes de l'économie de ce pays sont en effet connues de tous et les places financières européennes ont d'ailleurs à peine réagi.
Mais le fait que Moody's annonce sa décision à la veille d'un important sommet de la zone euro sonne comme un message aux dirigeants européens pour une aide financière plus accrue à la Grèce.
En laissant entendre en effet que la restructuration de la dette de ce pays n'est plus un scénario à exclure, l'agence de notation américaine met en garde contre les lourdes conséquences d'une banqueroute d'Athènes alors que plusieurs pays, à commencer par l'Allemagne, ont récemment laissé entendre que tout nouveau soutien financier serait conditionné à une évaluation de la solvabilité.
Car si les fonds d'investissement se sont effectivement rués sur les titres de la dette grecque au moment du plan de sauvetage mis en place par Bruxelles et le FMI, ils ne sont pas les uniques créanciers d'Athènes. Plusieurs grandes banques, notamment européennes, sont aujourd'hui exposées à la dette souveraine grecque.