Les deux etarras présumés mis en examen et incarcérés à Paris ce vendredi 15 avril sont deux simples militants. Ce ne sont pas des numéros un ou deux, comme la police à l'habitude de le préciser chaque fois qu'un membre d'ETA tombe. Ils font partie de la centaine d'activistes qui depuis quelques années se cachent en France. Il y a donc une vraie contradiction entre le cessez-le-feu permanent décrété par ETA le 10 janvier 2011 et cette dernière action violente.
Ce qui prouve bien que l’organisation indépendantiste n'a renoncé à rien, analyse Jean Chalvident, spécialiste d'ETA : « L’organisation est pour l’instant à l’arrêt. Elle a décrété un cessez-le-feu. Ça fait deux ans qu’elle n’a pas ordonné le moindre attentat. Donc elle attend. Elle attend quoi ? Elle attend une décision qui va être prise par Madrid ces jours-ci d’autoriser ou pas en mai prochain lors des élections municipales un parti ouvertement indépendantiste proche d’ETA à se présenter. Et là, si ce parti indépendantiste n’a pas le droit de se présenter aux élections, on peut être certain qu’à partir du mois de mai ou juin prochain, l’ETA recommencera à agir. »
Reste qu'ETA, déjà très affaibli, a enregistré un nouveau coup dur ces derniers jours. La police espagnole a mis la main sur une tonne et demie de matériel pour fabriquer des bombes, soit la plus grande cache d’armes jamais découvert en Espagne.