En Espagne, le gouvernement juge insuffisant le cessez-le-feu de l’ETA

La réaction de Madrid à l'annonce, ce lundi 10 janvier 2011 par l'ETA, d'un cessez-le-feu permanent et vérifiable par la communauté internationale est un revers pour la gauche abertzale, la gauche nationaliste basque. Le gouvernement espagnol a jugé cette décision insuffisante.

Batasuna, la vitrine politique d'ETA, un mouvement hors-la-loi, a annoncé la création prochaine d'un nouveau parti condamnant la violence. C'est celui-ci qui a lancé un appel à l'ETA pour un cessez-le-feu permanent qui puisse être vérifié par la communauté internationale, dans l'espoir de participer aux élections locales le 23 mai 2011.

L'ETA, affaibli par de nombreuses arrestations, avait déjà annoncé un cessez-le-feu unilatéral en septembre dernier. Cessez-le-feu rejeté par le gouvernement socialiste, échaudé par la rupture de la précédente trêve qui s'était soldée, en 2006, par un attentat qui avait fait deux morts à l'aéroport de Madrid.

Le gouvernement espagnol ne peut se contenter d'un cessez-le-feu, même qualifié de permanent et vérifiable par des terroristes encagoulés qui lisent leur texte devant leur emblème (un serpent enroulé sur une hache).

Pas d'attentat depuis un an et demi

L'ETA a souvent utilisé cette stratégie pour se réorganiser. Pour le président du gouvernement, José Luis Zapatero, « la seule décision qui vaille est l'abandon des armes pour toujours ». La politique de fermeté et de répression vis-à-vis de l'ETA a permis non seulement d'affaiblir l'organisation mais aussi de calmer les tensions puisqu'il n'y a pas eu d'attentat depuis presque un an et demi.

Elle devrait donc se poursuivre, ce qui pourrait ruiner les chances de la gauche abertzale, la gauche nationaliste terreau de l'ETA, de participer aux prochaines élections.

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