FARC, ETA: le ton monte entre Caracas et Madrid

Caracas demande à Interpol l’arrestation d’un ancien général, qui doit bientôt témoigner en Espagne sur la présence de militants de l'ETA au Venezuela. Le président Chavez accuse le général d’avoir participé à un putsch avorté en 2002. Mais la justice espagnole soupçonne Caracas de vouloir faire taire un homme qui en sait beaucoup sur l’aide qu’apporteraient son pays à l’ETA et aux FARC. Madrid accuse depuis des mois le Venezuela de servir de sanctuaire à des membres du groupe indépendantiste basque armé.

Le Venezuela a demandé à Interpol, mardi 12 octobre, l’arrestation d’un ancien général qui doit bientôt témoigner en Espagne sur la présence de militants de l'ETA au Venezuela. Le président Hugo Chavez accuse le général Gonzalez, aujourd’hui à la retraite, d’avoir participé à un putsch avorté en 2002. Mais la justice espagnole soupçonne Caracas de vouloir faire taire un témoin sur l’existence de camps d’entrainement pour l’ETA à la frontière du Venezuela et de la Colombie. Madrid accuse ce pays, depuis des mois, de servir de sanctuaire à des membres du groupe indépendantiste basque armé et demande « des actions concrètes et spécifiques » à Caracas pour l’aider dans sa lutte contre l’ETA.

Selon le quotidien El País, une soixantaine de séparatistes basques sont réfugiés au Venezuela. L’Espagne accuse Caracas de fermer les yeux, voire d’encourager l’existence de camps d’entrainement militaire sur son territoire pour les membres de l’ETA et des FARC. Ils existeraient des liens entre la guérilla colombienne et les séparatistes basques.

Le nom de José Arturo Cubillas Fontàn, considéré par la justice espagnole comme « responsable de l'ETA dans cette zone du continent américain depuis 1999 », a été retrouvé sur l’ordinateur du chef militaire des FARC, tué par l'armée colombienne le 22 septembre 2010. Arturo Cubillas, marié à une Vénézuélienne, travaille depuis une dizaine d’années dans l’administration Chavez. Propriétaire d’un restaurant, il lui a donné le nom de son ancien commando de l’ETA mais nie avoir formé des séparatistes basques au maniement des armes et des explosifs.

Le juge espagnol Eloy Velasco a émis, en mars 2010, un mandat d’arrêt international contre Arturo Cubillas et onze autres membres présumés de l'ETA et des FARC pour avoir planifié des assassinats de personnalités colombiennes en Espagne et échangé des cours militaires. Le mois dernier, deux hommes soupçonnés d’appartenir à l’ETA, Carlos Besance Zugasti et Xavier Atristain Gorosabel, ont affirmé avoir suivi une « formation » à l'été 2008 au Venezuela avec Arturo Cubillas. Caracas a ouvert, lundi 11 octobre, une enquête sur les accusations portées par l’Espagne. Arturo Cubillas s’est présenté de lui-même pour être interrogé.

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